Historique | Des fouilles dans le choeur ont révélé la présence de structures pré romanes et romanes. En 1392, une grâce fiscale est consentie au couvent, à condition d'utiliser la somme remise à la réédification de l'église. En 1395, Jean de Corrobert, prieur de Neuville, fonde une messe dans une chapelle à construire à l'extrémité est du collatéral nord. En 1411, Jean de Lauconne, aumônier, fait réaliser à ses frais les 2 dernières piles méridionales de la nef (inscriptions). Pour les années 1421 à 1446, on conserve des comptes de fabrique enregistrant notamment les dépenses de construction de l'église. En 1421, mention des " ogives de la grant vote " ; en 1423, mise en place d'une pièce de charpente ; 5 clefs de voûtes sont signalées en 1425 ; en 1426, paiement pour la clef du grand arc ; en 1430, contrat pour le pavement du choeur et marché pour la fourniture de " pierre blanche " nécessaire à la façon des ogives, des clefs de voûtes et des meneaux des fenêtres. Le chantier est dirigé par Renaud de Beaujeu, assisté de son fils Pierre, à partir de 1435. La livraison des stalles en 1449 atteste l'achèvement du choeur liturgique. Le chantier est rouvert en 1486 pour la construction du mur sud jusqu'au niveau de la coursière, en vue d'y adosser le cloître. La nef devait rester inachevée pendant près de trois siècles. Des incendies qui dévastent la ville aux 15e et 16e siècles, seuls ceux de 1547 et 1579 affectent l'église, endommagée dans ses parties hautes. En 1663, une visite de l'abbaye atteste que l'église est " en tres bon estat ". La perspective de l'érection du siège épiscopal provoque la décision de terminer la construction de l'église. Le 12 août 1727 est bénie la première pierre. La ville autorise les religieux à utiliser la " carrière commune " (à l'emplacement de la gare actuelle), qui a déjà servi au 15e siècle. La clef de voûte de la troisième travée du collatéral sud porte la date de 1736. Les comptes capitulaires font état de livraisons de matériaux pour la charpente et le couvert de l'église. Lorsqu'en 1742 Mgr Joseph Méallet de Fargues, premier évêque, prend possession de son siège, l'église devenue cathédrale est pratiquement achevée, à l'exception du clocher. Le projet de construction d'une tour au sud est abandonné, malgré sa remise à l'ordre du jour au 19e siècle, notamment par l'architecte Auguste Comoy. La campagne du 18e siècle consiste à terminer les 4 premières travées de la nef, avec l'achèvement des murs des collatéraux, la construction des six piles occidentales et des voûtes correspondantes et l'édification de la façade et des parties hautes du clocher. De 1766 à 1785 sont engagés les travaux de réaménagement du choeur à l'initiative de l'architecte bisontin Nicolas Nicole : suppression du jubé, déplacement des stalles au fond de l'abside, démantèlement de la chapelle de Neuville, construction de nouvelles sacristies surmontées de tribunes aux extrémités des collatéraux et, à hauteur de la 7e travée, aménagement de deux chapelles, l'une épiscopale, l'autre consacrée à saint Claude. L'incendie qui ravage la ville en 1799 détruit l'ensemble des charpentes et de la couverture, endommageant les maçonneries sous-jacentes. Le cloître, dont l'empreinte est encore visible sur le flanc sud de l'église, disparaît lors du sinistre. L'essentiel des restaurations du 19e siècle concerne la réfection des parties hautes : couverture en zinc, remplacement des toits en pavillon des échauguettes par des flèches, reconstruction des murs boutants, pose d'une chape en mortier hydraulique sur l'extrados des voûtes. D'autres travaux concernent l'aménagement du choeur, en particulier la réinstallation des stalles en vis à vis, vers 1870, puis, à l'extrême fin du 19e siècle, le renouvellement du pavement, l'établissement d'une nouvelle clôture de choeur, la construction d'un autel néogothique. A noter au 15e siècle l'utilisation complémentaire de deux types de calcaire jurassique : u n calcaire oolithique, relativement léger, pour les parties hautes et les éléments moulurés et un calcaire du portlandien, lourd et dur, pour les parois extérieures et les parements des niveaux inférieurs. En revanche, pour les parties achevées au 18e siècle, on a recours exclusivement au calcaire du portlandien, largement disponible sur place. L'église conserve sur ses murs d'innombrables signes lapidaires, moins fréquents dans les parties élevées au 18e siècle, relevant d'une typologie différente et souvent associés à des bosses. |